Le XIII entre foot australien et XV

A 18.000 kilomètres de notre Hexagone, l’Australie campe sur un vaste continent (quatorze fois la France), voué à la cause de trois sports pratiqués avec une balle ovale : le populaire football australien, le rugby à XIII et le « délaissé » rugby à XV. 

Les Australiens n’y vont pas par quatre chemins. Lorsqu’ils parlent ou écrivent sur les sports de balle ovale, ils emploient le mot « guerre ». Chaque saison, à la fin de février, à l’heure où l’été austral hiberne, le coup d’envoi de la guerre des trois est lancé. Simultanément, le populaire et viril football australien, baptisé « Aussie Rules », le brutal rugby à XIII, signé « Rugby League » (du nom de son championnat national) et le rugby à XV, communément appelé « Rugby Union », rythment l’automne. Simultanément, cette guerre sans mort s’étale sur tous les terrains des principales villes côtières du continent, régale des moyennes de 20.000 (pour le XV) à 80.000 (pour le football australien obligé d’évoluer dans l’aire de jeu ovale et géante des stades de cricket) spectateurs et spectatrices, envahissent la une des colonnes sportives de tous les quotidiens australiens et réduit le cricket à sa plus simple et unique expression, l’ennui. 

De cette guerre des trois ne sort qu’un virtuel vainqueur, l’ovale : « Ici, au bout de ce que vous, les Européens, appelez « le bout du monde », nous avons dû nous bagarrer pour exister », raconte l’aborigène Mark Ella sans rire. Et l’ex-wallaby de la fin de années quatre-vingt d’ajouter : « Comme les Sud-Africains, délaissés au bout du continent africain, comme les Néo-Zélandais oubliés au bout de la planète, nous, les Australiens, obligés de lutter contre les éléments pour bâtir notre nation, nous avons été obligés de combattre pour vivre, survivre, et nous faire respecter : nous, les gens de l’hémisphère Sud, nous faisons parler notre force physique. Et nous aimons, sans doute, la montrer ! Nous, les gens de l’hémisphère Sud, nous aimons l’aventure, donc l’imprévu. Et quoi de plus imprévisible que le « bloody » (« putain », en anglais rustique - NDLR) rebond d’une balle ovale. » 

En Australie, le football australien est roi. Sport rapide et physique à l’image des gens qui ont bâti ce continent, sport dérivé du football gaélique pratiqué en Irlande mais sport inventé par les Australiens enclins à se démarquer de l’emprise anglo-saxonne. Ce sport collectif dément où tout semble permis fait de l’ombre au rugby à XIII et au rugby à XV : « Et, en plus, note Mark Ella, ce football se fout pas mal de créer ou de participer à l’élaboration d’une compétition internationale ! » Dans certaines villes comme Perth, capitale de l’Etat de l’Australie occidentale, comme Adélaïde (capitale de l’Etat de l’Australie du Sud, aussi éloignée de Perth que Moscou l’est de Paris), ou comme Melbourne (capitale de l’Etat du Victoria), les chopes ne s’entrechoquent que pour le football australien et ses dix-huit protagonistes.

Le dimanche, entre des retransmissions de compétitions aux divers enjeux internationaux ou nationaux, les télévisions australiennes diffusent successivement deux, voire trois rencontres en direct, soit trois fois cent minutes de jeu hachés de tranches de pub juteuses et d’incursions traditionnelles de civières ramasse-miettes humaines. Et le lundi, le quotidien de l’Etat consacre une page par rencontre. A la brève rubrique des résultats est relégué le rugby à XV. Parfois, même la très détaillée feuille de la rencontre dégringole dans la rubrique des oubliettes. Toutefois, au hasard d’une belle prestation du wallaby retraité David Campese, vedette bedonnante et grisonnante de l’équipe de la Nouvelle-Galles du Sud (capitale Sydney), engagé dans le désormais fameux « Super 12 », le quotidien local peut se fendre d’un petit article élogieux. Mais rien de mieux. 

En Australie, pays par excellence de costauds rustiques qui aiment à s’exprimer par biceps et quadriceps interposés, la Mecque du rugby à XV se trace sur un unique axe entre Canberra, capitale du pays, Sydney et Brisbane, toutes sur la côte est. Sur ce continent abritant seize millions d’âmes, dont 70% campent sur les villes côtières aux plages à surfers, les 125.000 quinzistes sont trois fois moins nombreux que les joueurs de football australien et deux fois moins nombreux que les treizistes. Toutefois, ces troisièmes enfants de la balle ovale plagient à volonté et avec brio leurs frères ennemis : « Nous essayons de tirer au mieux de cette situation de guerre des trois rugbys », poursuit Mark Ella, néo-chroniqueur dans une revue ès rugby à XV. Et l’ancien ouvreur légendaire en convient : « Nous essayons de devenir aussi rapides et aussi adroits que les mecs du football australien. Eux, ils ont presque un sens inné pour deviner où va rebondir l’ovale. Et puis, nous essayons d’être aussi bons sur les placages et les passages en force que les gars du XIII. Eux, ils ont un mental agressif qui peut parfois nous faire défaut à nous les quinzistes. Nous, un tantinet puristes, moins physiques dans notre manière d’aborder notre rugby, plus stratégiques, plus tactiques. Je pourrais presque dire… intellectuels ! » 

 CLAUDE HESSEGE (article publié dans l'Humanité en 1997)

Murdoch vs ARL (1996)

Le tribunal fédéral d’Australie a bloqué hier le lancement de la Super League de rugby à XIII, créée par le magnat de la presse Rupert Murdoch. Le juge James Burchett a décidé que la nouvelle ligue pro ne pourrait pas faire jouer en compétition des joueurs auparavant sous contrat avec les clubs de la Ligue australienne de rugby à XIII (Australian Rugby League, ARL). De même, le juge Burchett a interdit à tout joueur ayant participé à l’ARL de s’entraîner avec les clubs de la Super League et a ordonné aux entraîneurs de cesser leurs activités au sein de ces clubs. 

Le nouveau championnat créé par le groupe de presse australien de M. Murdoch, News Ltd., devait commencer vendredi 1er mars. L’arrêt du tribunal fédéral d’Australie constitue une victoire pour l’ARL, qui contrôle le rugby à XIII en Australie depuis 1908. La Super League, forte de quelque 75 millions de dollars apportés par Rupert Murdoch, et dont le slogan était « les meilleurs des meilleurs », devait voir s’affronter les huit plus grands clubs de l’ARL (Bulldogs de Sydney, Brisbane, Canberra, Cronulla, Penrith, Western Reds, Auckland et North Queens) ainsi que deux nouveaux clubs : Adelaide et les Hunter Mariners. News Ltd., le groupe de Rupert Murdoch, a fait appel de cette décision du tribunal et a demandé un sursis à exécution de celle-ci. Mais le juge Burchett a déclaré qu’il n’étudierait pas cette demande avant la semaine prochaine. Selon Lachlan Murdoch, Directeur général adjoint du groupe News Ltd. et fils de Rupert Murdoch, « si le sursis a exécution de la décision du tribunal est obtenu, la Super League commencera cette année ». Si, en revanche, la décision du juge Burchett était confirmée, les stars du rugby à XIII australien engagées par la Super League devrait réintégrer le Championnat de l’ARL. 

Mais certains d’entre eux, dont Daley, Langer ou Ettingshausen ont d’ores et déjà exclu tout retour vers l’ARL. D’autres, comme Stuart, ont même envisagé une reconversion vers le rugby à XV. Le coup d’envoi du Championnat australien de rugby à XIII prévu vendredi est donc menacé. Les huit clubs issus de la Fédération australienne de rugby à XIII (ARL) qui devaient participer à la Super League rechignent, eux aussi, à réintégrer le giron de l’ARL. Ainsi, les représentants des huit clubs concernés (Bulldogs de Sydney, Brisbane, Canberra, Cronulla, Penrith, Western Reds, Auckland et North Queens) n’ont pas participé à une réunion d’urgence des directeurs généraux et présidents de clubs de l’ARL à Sydney, hier. L’ARL a convoqué une nouvelle réunion pour aujourd’hui, mais l’incertitude régnait toujours quant à la présence des représentants des clubs rebelles. Le coup d’envoi du Championnat 1996 pourrait même être repoussé, a reconnu le président de l’ARL, Ken Arthurson. 

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Super Ligue : le projet gelé pour 1996 

Un jury fédéral composé de trois membres a ordonné, hier à Sydney, à News Ltd, branche australienne du groupe de presse de Rupert Murdoch, qui tente actuellement de créer une Super Ligue de rugby à XIII parallèlement au championnat officiel, de geler son projet jusqu’à fin 1996, en attendant que le dossier soit examiné en appel. En revanche, le jury n’a pas estimé nécessaire d’exiger de News Ltd qu’elle oblige financièrement ses joueurs à rejoindre le championnat officiel, comme le juge James Burchett l’avait ordonné lundi lors d’un premier appel. Toutefois, l’interdiction faite aux joueurs ayant rejoint la Super Ligue d’évoluer en Angleterre n’a pas été levée. Lundi, le juge Burchett, qui statuait sur l’appel interjeté par le groupe de M. Murdoch après un premier jugement, avait notamment interdit au projet de News Ltd de voir le jour avant fin 1999 ainsi qu’aux joueurs déjà recrutés de rejoindre un championnat similaire mis sur pied par la Fédération britannique. Immédiatement après l’annonce de cette décision du juge Burchett, le groupe de M. Murdoch avait demandé et obtenu l’examen en urgence d’une ordonnance lui permettant de surseoir à exécution. Mercredi, le juge Daryl Davies et les deux autres membres qui composaient le jury sont donc en partie revenus sur ces décisions, estimant que le statu quo devait prévaloir tant que l’affaire n’avait pas été définitivement tranchée. De son côté, le président de la Fédération australienne de rugby à XIII (ARL), Ken Arthurson, a confirmé que le coup d’envoi du championnat officiel aura bien lieu le 22 mars et a donné jusqu’à vendredi aux clubs récalcitrants pour rentrer dans le giron fédéral. Si les huit clubs qui devaient participer à la Super Ligue de M. Murdoch (Auckland, Brisbane, Canberra, Canterbury, Cronulla, Penrith, Perth et les Cowboys) persistaient dans leur volonté de rompre avec l’ARL, le championnat officiel pourrait donc débuter avec douze clubs seulement. 

 Article publié dans l'Humanité

All Golds et pas All Blacks !

En 1907, des néo zeolandais titulaires des all blacks ont décidé de faire une tournée dans le nord de l'Angleterre pour rencontrer ce rugby anglais qui défrayait la chronique : le rugby league (rugby à XIII). 
Dans leur équipe, ils ont pris l'international Australien de 15 le plus connu à l'époque : Dally Messenger. Bien sur, les fédérations de 15 ont tout fait pour empêcher cette tournée. Les joueurs ont autofinancé leur tour et ont négocié un pourcentage sur les recettes en Angleterre pour rentrer dans leurs frais.

Choqués par ce rapport à l'argent incompatible avec l'amateurisme du jeu à 15, les journalistes traditionnels ont surnommé ces ALL BLACKS, les ALL GOLDS pour montrer leur attirance pour l'or (l'argent). 

 La tournée fut un énorme succès et à leur retour, les ALL GOLDS firent une tournée en Australie qui lança le rugby à XIII en AUSTRALIE sous la houlette de Dally Messenger, c'était en 1908, il y a 100 ans. Le lancement du rugby à XIII en Nouvelle Zélande fut plus difficile, d'autant plus que le rugbyman à l'origine de cette tournée est hélas mort de maladie lors du retour. C'était un facteur du nom de Albert Baskerville.

Paul Barrière, fondateur du XIII

Il est un ancien président de la Fédération française de rugby à XIII de 1947 à 1955. 

Nourri dans sa jeunesse par les heures de gloire de l'US Quillan, Paul Barrière joue dès 1936 au rugby à XV dans l'équipe d'Espéraza puis de Carcassonne. Avec la guerre, son engagement est spontané. C'est pendant ses classes à Toulouse qu'il découvre le rugby à XIII. Ses actions dans la résistance sont alors très importantes. 

Responsable du Bureau Central de Renseignement et d'Action à Alger, chef des opérations de réception des parachutages alliés, il participe aux actions du maquis de Picaussel dans l'Aude. C'est à l'intérieur de ce réseau et de ce milieu qu'il noue de solides et indestructibles amitiés qui se révèlent indispensables pour la réhabilitation de rugby à XIII, interdit par le gouvernement de Vichy. 

La « cure de silence » lui donne mal au cœur. C'est Marcel Laborde, qui l'amène avec lui à la réunion de reprise du rugby à XIII, le 16 septembre 1944 à l'Hôtel Régina à Toulouse. L'après-midi, il est coopté Vice-Président de la Fédération. Il est élu président de la fédération française de jeu à XIII, le 2 juillet 1947 au congrès de Bayonne. 

Fondateur de l'International Board, père de la Coupe du monde de rugby à XIII, dont il refuse qu'elle porte son nom, initiateur de la première tournée d'une équipe de France aux Antipodes, ce jeune président gagne aussitôt le respect de tous. Avant le départ de la deuxième tournée de 1955 en Australie, Paul Barrière, désirant se consacrer à son métier d'organisateur de spectacles, demande au Comité Directeur d'être déchargé de ses fonctions de Président. 

 De 1990 à 2004, il dirige le festival de la Cité de Carcassonne. Il décède le 29 mai 2008 à Biarritz, à l'âge de 88 ans. Il a été le premier Président de la FF de Jeu à XIII de 1947 à 1955. En 1947 après des années de guerre, le Général De Gaulle décida de remettre le sport Français dans le sens de la marche. Comme il avait amnistié tous les sportifs ce furent ceux qui nous avaient bannis en 1942 qui furent chargés des opérations. Tous les sports furent convoqués à Paris, sauf bien sûr le XIII, que l'on avait "oublié" de rajouter sur la nouvelle liste. 

M.Barriere qui était notre Président avant la guerre, était aussi Vice Président de la FF Cylisme fut averti par celle ci, et au volant de sa "Traction Citroën" se rendit à Paris pour défendre notre cause. Trois jours plus tard il se rendit au ministère, pour s'entendre dire "désolé mais vous arrivez trop tard". 

Comme M. Barrière n'était pas homme à se laisser faire il fit le forcing et obtint ,à condition qu'il trouve trois FD qui acceptent de le parrainer, la promesse d'un réexamen de la situation. Le Cyclisme, le Tir à l'arc et le Jeu de Pomme nous apportèrent leur soutien et nous fumes réintégrés. Comme on avait déjà donné le terme de Rugby au XV, on nous proposa la fameuse appellation de "Jeu à XIII", que l'on dut accepter car c'était à prendre ou à laisser. Le principal étant de pouvoir exister, ce n'est que quand M.Barrière demanda la restitution de nos acquis (argent, immeubles et stades) qu'il comprit que le piège venait de se refermer car on lui répondit que l'on ne pouvait pas rendre au Jeu à XIII, ce qui appartenait au Rugby à XIII.

Max Rousié, joueur de génie

Max Rousié (dit Maxou) est un joueur français de rugby à XV et de rugby à XIII, né le 18 juillet 1912 à Marmande (Lot-et-Garonne), mort en 1959 à Saint-Justin (Landes) dans un accident de voiture. 

De taille 1 m 75 pour 83 kg, demi de mêlée à XV (il pouvait aussi jouer avec un égal bonheur à l'ouverture, dans les lignes arrières ou même en 2e ou 3e ligne) au Club Athlétique Villeneuvois (CAV XV) puis à XIII tant au Sport Athlétique Villeneuvois (SAV.13) jusqu'en 1936 qu'au RC Roanne XIII. 

Joueur rapide et puissant, il possédait aussi un excellent coup de pied. En juin 1934 (soit 3 mois après la tournée des Galia's boys en Angleterre), le CAV XV bascule du rugby à XV au rugby à XIII (SAV.13) et en septembre 1934, il est le capitaine de la 1re tournée d'un club français de rugby à XIII outre-Manche: le SAV.13. Il est honoré par : Le Bouclier Max Rousié (orné d'un large médaillon gravé à son effigie) attribué au vainqueur du championnat de France de rugby à XIII. . à Paris, un stade et un gymnase portant son nom. . à Villeneuve-sur-Lot, l'avenue conduisant au stade R. De La Myre Morie qui porte son nom. 

 Un jour, Jean Dauger confia que Max Rousié était le meilleur. Il faut prendre l’hommage d’où il vient, absolument exceptionnel. Le petit Lot-et-Garonnais savait à peu près tout faire sur un terrain : attaquer, défendre, plaquer, buter, autant XV qu’à XIII. Vigoureux, robuste, tonique, gagneur, « Maxou » avait tout pour réussir. Le drame est qu’il rata sa vie avant de gagner sa lutte contre l’alcoolisme. Peu après, il se tua dans un accident de la route.

La folle époque de Jean Galia

Jean Galia (dit Monsieur Jean) est le promoteur du rugby à XIII en France, né le 20 mars 1905 à Ille-sur-Tet, décédé en 1949 à Toulouse. 1 m 80 pour 85 kg, il était un joueur seconde ligne du rugby à XV, puis devint par la force des choses un joueur et dirigeant du rugby à XIII. 

Avant de talent, ayant débuté à l'US Quillan avant de partir à l'USAP, ce Catalan migra à Villeneuve sur lot dont il devint le capitaine de l'équipe de rugby à XV, le Club Athlétique Villeneuvois (CAV XV) en 1930. Il fut radié en janvier 1933 par les notables de la FFR, bien plus pour les mauvais rapports qu'il entretenait avec eux que pour son non-respect contesté des règles de l'amateurisme (auxquelles à l'époque peu de dirigeants français ne rendaient en fait totalement grâce). Il était accusé d'avoir acheté le transfert d'un joueur de l'USAP (effectuant son service militaire à Agen) en faveur du CAV XV. Pour cette affaire, le CAV XV fut suspendu de championnat de novembre 1932 à mai 1933 (le jeune Max Rousié était alors déjà membre du CAV XV). 

Contacté à l'hiver 1933 par les Britanniques de la RFL (qui le considéraient comme le meilleur avant d'Europe du rugby à XV), Galia "monta" rapidement la première équipe treiziste française avec laquelle, en mars 1934, il fit une mémorable tournée en Angleterre (il était à la fois le capitaine et le manager de cette équipe). Cette équipe appelée les Galia's boys a été formée de 17 joueurs en délicatesse ou débauchés du monde quinziste. J. Galia est l'une des 5 à 6 personnes à l'origine de la naissance du rugby à XIII gallican qui, en 6 ans (juillet 1934 à octobre 1940), avait rallié ou crée de 155 à 160 clubs. 

Le "néo-rugby" pouvait espérer dans les années suivantes (de part l'engouement qu'il succitait: jeu rapide, débridé et matchs internationaux) supplanter le rugby à XV en France (quoique ayant perdu 105 clubs, la FFR en avait cependant toujours 558 d'affiliés en 1939) car les Homes Unions britanniques avaient rompu toute relation avec la FFR au motif de son prétendu amateurisme quand, fin octobre 1940, il fut interdit dans les premiers mois du Régime de Vichy et de sa Révolution nationale. Jean Galia, un homme dans son siècle Au-delà du sportif complet qu'il était, jean Galia était aussi un leader, un homme d'affaires rigou­reux qui a très tôt compris tout le bien qu'il pou­vait tirer de ses qualités.

Il est celui par qui le rugby à XIII est arrivé en France. Sans lui, ou encore Victor Breyer, sans les erreurs de la Fédération Française de Rugby à XV, la France serait sans doute comme l'Espagne, une terre inconnue pour le rugby à XIII. Les treizistes seront toujours redevables auprès de Jean Galia, d'avoir donné racine à ce rugby à XIII qui, par sa spontanéité, sa clarté, sa dimension physique, sa générosité, ses règles simples, ouvre la porte au jeu. Cela même si l'on s'est trop souvent nourri d'utopie, pour masquer la faiblesse du rugby à XIII hexagonal. 

Jean Galia est né le 20 mars 1905 à Ille-sur-Tet, dans la maison familiale située avenue Pasteur, à la croisée des routes de Thuir et de Perpignan, où ses parents tiennent un magasin d'expédition de fruits et légumes. Tout un symbole pour celui qui va se retrouver près de 3o ans plus tard à la croisée des chemins d'ovalie. 

Fernand Périé, romancier illois, garde en mémoire les moments partagés avec Jean Galia, notamment chez Hyacinthe Aubert, ailier talentueux et fantaisiste de l'US illois : "Hyacinthe avait aménagé une véritable salle de sport dans sa grange et dans son jardin. Nous avions accès à toutes les disciplines athlétiques : agrès, cordes, poids, nous pratiquions aussi l'athlétisme et la boxe. J'ai été un des élèves de Jean Galia, qui fut d'ailleurs champion de France de boxe amateur en battant Platner. Il m'a appris à boxer avec Abdon Cassa qui deviendra plus tard général des sapeurs-pompiers de Paris. Galia m'a appris une chose terrible, savoir boxer sans se faire de mal. Et il me bottait les fesses, car il était très coléreux. Ses parents étaient expéditeurs en fruits et légumes et possédaient le seul camion qu'il y avait à Ille. Sa mère était l'austérité même. Elle vendait les pêches au marché. C'était une maîtresse femme." 

 C'est sur le terrain Batlle, délimité par le canal de Thuir et la route de Prades, que masquait la silhouette des cyprès, à portée de drop de l'actuel stade Jean-Galia, que Jean Galia connaît ses premiers émois rugbystiques. L'US Illoise y anime les rendez-vous dominicaux. Jean Galia porte l'espace de quelques matches le maillot de l'US Millas. C'est là qu'Ernest Camo, champion de France en 1925 avec l'USP le découvre. "Ce fut dans les années 1928-1929 que je fis véri­tablement connaissance avec celui qui allait devenir mon grand ami. Quelques années auparavant, je l'avais vu jouer dans l'équipe de rugby du canton. J'assistais donc à ce match, un dimanche après-midi, en compagnie de mon frère Edouard. Je remarquais particulièrement un jeune homme grand qui instrumentait dans la ligne d'avants. Son jeu n'avait pas encore la classe d'un prince du rugby, mais il jouait en connaisseur et sa façon d'opérer me plaisait. Son adresse pour se saisir du ballon à la touche, sa manière de foncer avec maîtrise et son art de passer son ballon à bon escient, me séduisaient.". Champion de France de boxe amateur Sportif complet, athlétique (1,8o m, 85 kg), Jean Galia pratiquait donc la boxe. 
Son cousin Sébastien Galia se souvient de quelques rendez-vous musclés : "ll était fort, nous allions chez lui et nous mettions les gants et il voulait qu'on frappe. C'était une force de la nature." Il concrétise son talent en deve­nant champion de France amateur chez les lourds. Lorsqu'il rejoint Villeneuve-sur-Lot, il pratique l'aviron, aux côtés de Jean Barres, avec autant d'aisance que lorsqu'il enfilait les gants ou se jouait d'une défense adverse. "Tout sortait naturellement chez lui. Il avait ça ancré." assure Sébastien Galia. On le disait altier, abrupt, mais fidèle en amitié. Intelligent et lucide, l'homme était d'une rare élégance et doué pour les affaires. Il avait un goût prononcé pour les belles voitures. Lors de son service militaire chez les aérostiers à Toulouse, il porte les couleurs du TOEC. 
Et celui qui va devenir un des meilleurs avants d'Europe vit les portes de l'Union Sportive Perpignanaise se refermer de manière peu courtoise. Un dirigeant influent de l'USP pria Ernest Camo, lors d'un entraînement au stade Jean-Laffon, de ne plus amener son ami : "Ne le fais plus venir". Ce dirigeant ajoutait en catalan : "Es pas camat". Ce qui n'empêchera pas Ernest Camo de retrouver jean Galia quelques années plus tard, pour une autre aventure à Villeneuve-sur-Lot et l'Illois de faire une belle carrière internationale. 

 Les belles années de l'US Quillan L'été 1926 est placé sous le signe du Tour de France à Perpignan. Le jeudi 8 juillet, le Belge Lucien Buysse de l'équipe Automoto gagne l'étape Luchon-Perpignan, après 14o km d'échappée, et fait basculer le Tour de France. Un été décisif pour Galia. Le chapelier quillanais jean Bourrel débauche des joueurs de l'USP et des Quins, afin de renforcer le club de la Haute Vallée de l'Aude. Jean Galia passe aussi la Pierre-Lys et sera de l'aventure pour 80000 francs-or. Alors que l'amateurisme marron règne en coulisse, Jean Bourrel et l'US Quillan ont une autre idée du rugby, qui fera grand bruit et suscitera des jalousies. Entraînée par Gilbert Brutus, l'Union Sportive Quillanaise va connaître trois saisons prolifiques. Jean Galia, Ernest Camo et Gilbert Brutus effectuent chaque jeudi, en voiture, les déplacements dans l'Aude. Dans la promiscuité du véhi­cule, ils nouent une grande amitié. "Dans l'après-midi nous prenions part à l'entraînement de l'équipe, pour repartir de la sous-préfecture de l'Aude le soir. 
Que d'agréables souve­nirs me rappellent aujourd'hui ces voyages, avec les discus­sions passionnées qui s'engageaient avec mes excellents amis durant le parcours sur cette route, qui serpente très plai­samment à travers deux départements limitrophes, en lon­geant pendant des kilomètres le cours sinueux et pittoresque de l'Aude." Le 6 mai 1928, Quillan s'incline en finale du championnat de France de 1re division, à Toulouse, face à la Section Paloise : 6 à 4. Le 19 Mai 1929, Quillan devient champion de France à Tou­louse, en battant le FC Lézignan 11 à 8 et ramène le "Brennus" dans la cité des Trois Quilles. Une finale qui fut particulièrement violente. International dix-neuf fois Le 18 mai 1930, au Parc Lescure à Bordeaux, Quillan est une nouvelle fois au pied du bouclier de Brennus, mais s'incline (4-o) face au SU Agen. 
Durant la période quillanaise de 1926 à 1931, Jean Galia porte 19 fois les couleurs de l'équipe de France : Angleterre, Allemagne (2) en 1927 ; Ecosse, Nouvelles Galles du Sud, Irlande, Angleterre en 1928 ; Irlande, Angleterre, Allemagne en 1929 ; Écosse, Irlande, Angleterre, Allemagne, Pays de Galles en 1930 ; Écosse, Angleterre, Pays de Galles Alle­magne en 1931. Il est reconnu par les Britanniques comme le meilleur avant d'Europe. La scission entre la Fédération Française de Rugby (FFR) et l'Union Française de Rugby Amateur (UFRA), créée le 24 janvier 1931, se déroule dans un climat délétère. 12 grands clubs dont l'US Perpignan quittent la FFR. Le 31 mars 1932 les Britanniques suspendent la FFR de toutes rencon­tres internationales. Il en sera ainsi durant près de huit ans. La "Perfide Albion" est en train de préparer le ter­reau qui va permettre au rugby à XIII d'éclore en France. Jean Galia a quitté l'US Quillan, avec son ami Ernest Camo, pour rejoindre le CA Villeneuve, où il retrouve le pilier international de Villeneuve-de-la­Raho, Camille Montade, qui fut cham­pion de France avec l'USP en 1925.

Située sur les bords du Lot, Ville­neuve-sur-Lot est une ville qui prospère autour du pruneau et de l'industrie agroalimentaire. Sous l'im­pulsion du maire et conseiller général, Georges Bordeneuve, la riante cité lot-et­-garonnaise veut se doter d'une équipe de haut niveau. Elle possède déjà un "bijou" du nom de Max Rousié ; le Marmandais (15 sélections 1935-1938 fut le joueur le plus doué de la génération treiziste. Camille Montade sera l'initiateur du rapprochement avec Jean Galia et Ernest Camo. C'est lui qui fera le déplacement en Roussillon avec un dirigeant villeneuvois afin de sceller le destin de Jean Galia.
Le rendez-vous a lieu au Casino de Canet-plage. Les jeux sont faits. Les affaires sont les affaires, jean Galia et Ernest Camo ouvrent à Villeneuve un magasin de chapellerie et d'ar­ticles de sport, situé au 34, rue de Paris. Galia ouvrira par la suite des salles de cinéma à Villeneuve : le "Ciné Palace" et "L'Olympia", puis le "Fantasio" à Toulouse. René Verdier, ancien collaborateur de Sud-Ouest, de la Dépêche du Midi, et correspondant de "L'Indépendant" auteur de "L'épopée du 13 vert" garde en mémoire le regard des Villeneuvois sur ce joueur d'exception : "C'était un homme élégant. Il changeait de costume trois fois par jour. Il ne buvait pas d'alcool. Lorsqu'il pas­sait au Café des Négociants, il pre­nait une infusion, mais il ne mettait jamais la main à la poche. Par contre il ne lésinait pas sur le luxe des ses voitures : une Bugatti, une Nash, une Alfa Roméo, autant de trésors qui ont étayé sa légende, comme cette panthère qu'il aurait adoptée."

A Villeneuve, Galia assure le spectacle, sur et hors de la pelouse. "Lorsqu'il composait l'équipe, il faisait un va-et-vient, les mains dans le dos, depuis la Porte de Paris jusqu'aux grands boule­vards, accompagné de Raoul de Péricot, du docteur Léon Vinson. Il avait des domestiques qui étaient chargés de lui amener la voiture à la Porte de Paris lorsqu'il souhaitait partir : 'Mon­sieur jean votre voiture est avancée'. Il était aussi un excel­lent rameur au sein de l'Aviron Villeneuvois." 

L'affaire Noguères éclate.  Au cours de la saison 1931-32, François Noguères, qui effectue son service militaire à Agen, porte les couleurs du CA Villeneuve. Au terme de son incorporation il regagne le Boulou et retrouve son club d'origine l'Union Sportive Perpignanaise, dont Marcel Laborde est l'animateur. En début d'année 1933 il y brille particulièrement. Jean Galia et Camille Montade ont toujours un oeil sur François Noguères. Ils contactent le Boulounenc. 

Eclate alors une affaire digne d'un roman d'espionnage. Un télégramme adressé à François Noguères est intercepté. Il y est question de "Frais de déplacement" et il est signé Jean. "Une fois mon service militaire à Agen terminé, Jean Galia était venu me voir pour que j'aille le rejoindre à Villeneuve. Bien sûr qu'il y a eu un échange de correspondance entre nous, et un télégramme fut intercepté par les dirigeants de l'USP peu désireux de me laisser partir" déclarait François Noguères dans "XIII Catalan, Cinquante ans d'épopée". Et d'ajouter : "C'est ainsi que Maurice Vails (secrétaire de l'USP) me lança sur le quai de la gare : Ne t'en va pas ou tu seras disqualifié. Je rebroussai chemin, défis mes valises et ré-enfilai le maillot de l'USP, pas pour longtemps d'ailleurs..." 

Marcel Laborde qui, par un curieux hasard, deviendra l'allié de circonstance de Galia quelques mois plus tard, exhibe fièrement ce télégramme. Laborde, dit le "lapin", s'apprête à vivre des lendemains difficiles, mais il ne le sait pas encore. Jean Galia, François Noguères et les dirigeants du CAV sont radiés ipso facto. Secoué par l'affaire Noguères, mais pas abattu, Jean Galia prépare son retour. Sa forte personnalité reprend le dessus. Il comprend rapidement que le rugby à XIII a sa place dans le paysage rugbystique français. 

Le 31 décembre 1933, il assiste à la première rencontre de rugby à XIII sur le sol français. Elle a pour cadre le stade Per­shing à Paris où, dans un froid glacial, devant 20 000 spectateurs, l'Australie bat l'Angleterre 63 à 13. Galia est sous le charme de ce qu'il vient de voir. Il se confie à son ami Ernest Camo : "Ernest me disait-il, c'était magnifique, des envolées splendides, des combinaisons magistrales, des renversements d'attaque, tout cela c'est le rugby à XIII. Un rugby pareil ça ne se décrit pas, ça se déguste comme un mets rare. Aussitôt qu'on l'aborde, on reste perdu d'admiration. Il n'est qu'adresse, élégance, intuition, imagination, virtuosité. Il se prête aux combinaisons les plus subtiles. Les passes croisées fusent dans tous les angles. De tels joueurs, une telle forme d'assurance et de technique, c'est à ne pas y croire. Pourtant ça existe. je l'ai vu de mes yeux vus !". 

Les "Galia Boys" s'envolent pour l'Angleterre Après de tels propos, on a du mal à croire que le Catalan d'Ille-sur-Tet ne puisse être l'homme de la situation, l'homme à qui la Rugby League va faire totale confiance. Tout comme à Victor Breyer, qui sera le binôme de Galia pour démarrer cette aventure. Jean Galia leur rendra cette confiance, grâce à un travail de tous les instants, un investissement total. Jouant de son charisme, de ses connaissances, de son sens des affaires, il va sillonner les routes de France, au volant de son Alfa Roméo ou de sa Nash au long capot. 
Il effectua de longs et harassants déplacements à Chalon-sur-Saône pour y rencontrer Antonin Barbazange. A Oyonnax (Jura) où il resta trois jours afin de convaincre Charles Mathon. Galia sait qu'il doit faire vite. 

La FFR voit d'un très mauvais oeil l'éclosion du rugby à XIII en France. Elle fulmine contre ceux qu'elle a longtemps couvés sous son manteau. Elle interdit les terrains, menace ceux qui porteront assistance aux treizistes. Mais tout le paradoxe de cette affaire, c'est que les "Orthodoxes" eux-mêmes ont créé cette "hérésie", ce rugby parfait qui épouse plein nez les contours du pays cathare. Ce n'est pas un hasard. Les treizistes connaîtront leur Montségur le 19 décembre 1941... Galia bat le rappel de ses amis, de ses connaissances, pour composer une sélection qui doit partir pour l'Angleterre. L'équipe composée a fière allure : Jean Galia (C.A. Ville­neuve), François Recaborde (Section Paloise), jean Duhau (S.A. Bordelais), Robert Samatan (S.U. Agen), Joseph Carrère (R.C. Narbonne), Maurice Porra (Lyon O.U.), Georges Blanc (Capbreton), Charles Petit (S.L. Nancy), Charles Mathon (Oyonnax), Laurent Lambert (Avignon), Antonin Barbazange (Roanne), François Noue[ (S.A. Bordelais), Jean Cassagneau (Espéraza), Gaston Amila (Lézignan), Jean-Marie Vignal (Tou­louse), Henri Dechavanne (Roanne), Lolo Fabre (Lézignan). Ces 17 pionniers baptisés les "Galia' boys" effectuent une tournée début mars 1934 en Angleterre. Le 6 mars à Wigan, ils sont battus (30-27) avec deux essais de Galia. Itou le 8 mars à White City par les "London Highfield". Le 14 mars par Leeds. La sélection française affronte une sélection de la Rugby League, le 17 mars, à Warrington, et s'incline 32 à 16. Les Français sont éprouvés par la rapidité de ce rugby, mais ils obtiennent un premier succès, le 24 mars à Hull (26-23), et s'inclinent en fin de tournée à Salford (35-15). 

6 avril 1934,une date clef pour le rugby à X111. C'est le 6 avril 1934 que les statuts de la Ligue Française de Rugby à XIII sont déposés à la Préfecture de police de Paris et c'est un Breton, François Cadoret, député-maire de Riec-sur-Belon, qui en devient le président. Jean Galia est membre du comité directeur. Le premier acte concret de cette ligue, est l'organisation le 15 avril 1934 au Stade vélodrome Buffalo, dirigé par Victor Breyer, d'un France-Angleterre qui fait stade comble.
Comme un ressort, le rugby à XIII se dresse sur l'Hexagone. Une sélection du Yorkshire arrive en France début mai et dis­pute cinq rencontres à Lyon, Paris, Villeneuve-sur-Lot, Bor­deaux et Pau. C'est dans les salons de l'Hôtel Gache, à Villeneuve-sur-Lot à l'issue de la rencontre opposant Villeneuve à une sélection du Yorkshire, disputée au stade du Pont-du-Marot devant 10000 spectateurs, où Max Rousié joua son premier match à XIII, que Jean Galia annonce officiellement sa décision de pour­suivre son aventure à XIII. "Le dépôt des statuts était antérieur, Jean Galia avait dit oui, mais attendez ! C'est d'ailleurs pour ça qu'il n'avait pas pris Max Rousié pour la tournée en Angleterre. Maintenant nous pouvons partir, dira-t-il" raconte René Verdier. 
Nous étions le 6 mai 1934, Marcel Laborde était dans la salle, intéressé par ce qu'il venait d'entendre. Car à Perpignan se joue dans l'arrière-scène une drôle de guerre. L'Union Sportive Perpignanaise et les Quins fusionnent le 5 mai 1933 pour devenir l'USAP. Les Quins imposent comme condition à cette fusion l'exclusion de Marcel Laborde. Un coup dur pour "le lapin" qui jusqu'alors a été de toutes les campagnes. N'oublions pas qu'il fut de la première fusion en 1909 entre clubs perpignanais sous le sigle ASP, puis d'une nouvelle fusion en 1919 entre l'ASP et le SOP, qui deviennent l'USP 

L'intrigue menace à Perpignan.   L'ancien demi de mêlée de l'Association Sportive Perpigna­naise n'en resta pas là. Sur le pavé de la Loge, depuis les arcades du Café de France, sous le couvert de la Barre, jusqu'à la rue des Trois-Journées, l'intrigue menace. Jean Galia l'excommunié et Marcel Laborde laissé pour compte se retrouvent sur le même terrain. Galia n'hésite pas à taire quelques veilles querelles. Il connaît la valeur de Marcel Laborde. Laborde est au centre de la création d'un nouveau club, l'Association Sportive Perpignanaise (ASP), qui est composée d'anciens membres de l'USP, avec à leur tête Jean Durand, Joseph Lloanci et le docteur Gaston Banet. 
Marcel Laborde a pignon sur rue depuis la Chambre de commerce où il joue de son charisme et de ses réseaux d'in­fluence. Il suit l'évolution du rugby catalan, dans lequel il va rapidement replonger. Il est sollicité par ses amis de l'ASP, dont les statuts ont été officialisés le 27 juin 1934, et il adhère à l'ASP le 7 juillet 1934. Entre deux rebonds, le Tour de France est au centre des conversations. René Lapébie s'impose le mercredi 18 juillet dans l'étape Montpellier-Perpignan. Antonin Magne porte le maillot jaune. L'étape Perpignan-Ax-les-Thermes est marquée par le sauvetage du jeune René Vietto (2o ans) qui offre sa roue à Magne et s'effondre en pleurs sur un muret de pierres. Tonin gagne le Tour 1934. Vietto entre dans l'histoire. Dans la chaleur estivale et sur la braise ardente du rugby roussillonnais, Jean Galia va venir attiser le feu. Il entre en contact avec le docteur Gaston Banet et Marcel Laborde, et leur propose d'intégrer la Ligue Française de rugby à XIII. 

Naissance du XIII Catalan le 24 août 1934.  A l'issue de cette entrevue, où Banet et Laborde imposent comme condition sine qua non le retour de François Noguères, Aimé Bardes, Martin Serre et Dafis, de Villeneuve­sur-Lot à Perpignan, l'ASP tient une assemblée générale le 24 août 1934 au Café de la Poste. Avec sa verve habituelle, Marcel Laborde rend compte de l'entrevue avec Jean Galia. Il argumente et convainc. En cette fin de soirée historique, l'ASP quitte le giron quinziste. Le XIII Catalan est créé. Il por­tera le maillot blanc comme les neiges du Canigou, écus­sonné du losange sang et or. Villeneuve-sur-Lot, avait franchi le premier pas autour du docteur Vinson. Dans le sillage de Galia, Georges Bordeneuve (il sera plus tard sénateur, Ministre des Beaux-Arts, Ministre de l'Instruction Publique) avait entraîné tout le CAV, qui devenait le Sport Athlétique Villeneuvois XIII, dont jean Galia sera le capitaine-entraîneur. L'énorme activité de Jean Galia permet au premier championnat de France de rugby à XIII de débuter en octobre 1934. Les 1o clubs pionniers sont : Paris Rugby XIII, Union Sportive Lyon-Villeurbanne, Racing Club de Roanne, XIII Catalan, Racing Club Albigeois, Sport Athlétique Villeneuvois, Pau XIII, Côte Basque XIII, Bordeaux XIII, Stade Olympique Biterrois. 
Des stades sortent de terre Le plus gros problème que vont rencontrer les treizistes sera de trouver des installations sportives.

L'histoire est un éternel recommencement puisqu'en 2006, les Dragons Catalans ont connu les mêmes déboires. A Perpignan, Albi, Bayonne, la Ligue Française de Rugby à XIII se voit interdire l'accès aux terrains. Les treizistes pestiférés se prennent par la main, des stades sortent de terre et voient le jour en quel­ques semaines, sur des terrains incultes aux périphéries des villes. A Perpignan, une centaine d'abricotiers au nord de la ville en feront les frais. Les dirigeants-terrassiers y travailleront jusqu'à la pointe du jour, afin d'y recevoir dans la journée le club anglais de Salford. Les Catalans prendront 52 points sur un stade poussiéreux balayé par la tramontane, mais le jeu pratiqué, le succès populaire et l'imposante recette (52 000 F) vont galvaniser les pionniers. 

Le premier titre de champion de France est décerné aux points au cours de la saison 1934-1935 et ce sont les Villeneuvois du capitaine-entraîneur Jean Galia qui se montrent les meilleurs. La saison 1935-1936 voit le RC. Narbonne, le CA. Brive, le SU. Cavaillon et l'AS. Carcassonne rejoindre le giron treiziste. Le XIII Catalan élimine Roanne en demi-finale (14-12). Dans l'autre demi-finale, Bordeaux élimine Lyon­Villeurbanne (6-5). La finale a lieu chez les Bordelais au Parc de Suzon, où 20000 spectateurs ont pris place pour une recette de 100 000 F. L'équipe est composée de : Noguères, Azais, Lavagne, Bosch, Suarez (o), Tintin Saltraille (m), Ascola, Martin-Serre, Triquéra, Bruzy, Sayroux, Quéroli, Maurel. Le XIII Catalan bat Bordeaux (24-14) en inscrivant 5 essais de Bosch, Maurel, Lavagne et Triquéra ; Bosch y ajoute les transformations et fut le réalisateur de la rencontre avec 16 points à son actif. Le but de Jean Galia est désormais atteint. 

Le Rugby à XII I est implanté dans l'Hexagone. il y a mis tout son temps, tout son savoir-faire. Les stades sont pleins. Le spectacle est total. C'est ce rugby-là qu'il souhaitait déjà en 1930 : "L'avenir appartient aux jeunes, aux joueurs de demain qui, fortifiés parles leçons du passé, améliorés dans une technique plus moderne, sauront soutenir la réputation de leurs aînés et faire flotter haut et souvent encore, les cou­leurs de France aux mâts d'honneur dressés sur les stades européens". Installé à Toulouse dans les années 40, il est propriétaire d'une chaîne de cinémas et président de l'Olympique de Toulouse qui se hisse à deux reprises (1945 et 1946) en finale du championnat de France. Il s'éteindra le 17 janvier 1944 à l'âge de 44 ans. Près d'un siècle après sa naissance, bien des légendes du rugby à XIII toulousain tels Sylvain Bès, Vincent Cantoni ou encore Sabarthès sont venus rendre hommage ce 18 décembre au père de tous les treizistes. Dont la mémoire est gravée à jamais dans le nouveau stade des Minimes.

Jean Dauger, légende bayonnaise

Jean Dauger (dit Manech) est un joueur français de rugby à XV et de rugby à XIII, né le 12 novembre 1919 à Cambo-les-Bains, décédé le 23 octobre 1999 à Bayonne. 

Trois-quarts centre (l'un des tout meilleurs mondiaux à ce poste) de 1 m 82 pour 84 kg, il est titulaire à Bayonne en 1936 à l'âge de 17 ans tout en travaillant localement au cadastre. En 1938, il opte pour le semi-professionnalisme du rugby à XIII et le RC Roanne XIII aux côtés de Robert Samatan et Max Rousié tout en travaillant parallèlement à l'usine Devernois, n'appréciant guère les mœurs pseudo-amateurs du championnat de l'époque. 
En 1941, il revient à Bayonne car le Régime de Vichy et sa Révolution nationale ont interdit le rugby à XIII. Ses deux sélections de 1945 en équipe de France de rugby à XV (le 1er janvier 1945 face à l' Army Rugby Union (salué par Jacques Chaban-Delmas qui sera avec lui dans la sélection suivante face à l' Empire britannique le 28 avril 1945), provoquérent une très grave crise avec les fédérations d'outre-manche, d'où une éclipse de 8 ans. 

Sa dernière sélection du 10 janvier 1953, entraîna aussi une nouvelle crise avec la fédération écossaise. Il continuera à jouer pour Bayonne jusqu'en 1956; il est le grand trois-quarts centre français qui inspira ses successeurs : Jean Prat, Roger Martine, André Boniface Lui même était déjà le fils spirituel de l'Agenais et Roannais (rugby à 13) Robert "Bob" Samatan. 
Il devint par la suite journaliste à Paris-Presse et publia un livre fort drôle consacré au rugby: Histoires... de rugby (éditions Calmann-Lévy 1965, réédité en 1967) préfacé par Jean Prat, ainsi que Le Rugby en dix leçons. En 1973, il est le co-sélectionneur de l'équipe de France à XV, avec Jean Desclaux.
Le 3 juin 2001, le Parc des Sports Saint-Léon devient le stade Jean Dauger à Bayonne. Fait notable, ses sélections internationales s'étalèrent de 1938 à 1953. Bayonne est une ville placée sous le signe deux. Une ville sur deux cours d’eau, une ville sous deux clochers. La légende de son rugby ne fait pas exception : elle s’est construite sur les épaules de piliers de marbre et d’airain mais aussi avec les gestes aériens de ses grands trois-quarts. Un double visage que peu de clubs français présentent. Il donne à la longue histoire de l’Aviron Bayonnais un sentiment mêlé d’équilibre et de sérénité, celui-là même que l’on retrouve lorsque le soir tombe sur les rives brumeuses de l’Adour. Jamais un joueur et son club n'ont fait qu'un comme Jean ''Manech'' Dauger et l'Aviron Bayonnais. 

Il est né le 12 novembre 1919 à Cambo, au Pays Basque. A 15 ans, il aborde, béret à la main, le président Georges Darhan pour lui demander de réaliser son rêve: jouer à l'Aviron Bayonnais. Quinze jours plus tard, incorporé dans les tous jeunes juniors, ''Jeannot'' réussi, en chaussettes, son premier drop. On lui trouve bien vite une paire de chaussures de rugby et, à l'ouverture, il forme pendant deux ans, avec Tastet, le tandem d'une fameuse équipe qui parvient en demi-finale du championnat de France. Dès la fin de la saison, Jean joue quelques matchs en première équipe. Il est époustouflant... 

Alors seulement âgé de 18 ans, il était déjà un grand de ce jeu, traversant les défenses soudainement réduites à l’immobilité, dérisoire, de soldats de plomb que passerait en revue un général fantasque et frisé, tête droite et fière sur un corps d’Apollon. Le fait n’était pas passé inaperçu. Le club de rugby à XIII professionnel de Roanne l’avait acheté pour une bouchée de pain en 1937 et ‘’Jeannot’’ ne s’était jamais caché pour préciser qu’il avait été vendu par ses parents, « avec mon frère en plus » avait-il ajouté. 
On n’a rien inventé aujourd’hui, voyez-vous… Il aura le temps de devenir champion de France et international de l’autre rugby avant de revenir à Bayonne, toujours en possession de son incomparable talent. Illustration de la ''manière bayonnaise'', il est champion de France en 1943, avec son club ''natal''. Attaquant numéro un, aussi bon défenseur, Jean Dauger est, sur le terrain, un modèle de patience, car nul n'est plus marqué que lui. Que de placages à retardement à son adresse ! De sa part, jamais un réflexe brutal, un geste de représailles ! Parce qu'il a joué deux petites années dans le rugby à XIII rémunérateur, Jean Dauger ne connaîtra pas la carrière internationale qui aurait dû être sienne.
Il sera requalifié en 1945 et découvrira le Tournoi des Cinq Nations en 1953, « comme un junior » dira-t-il. En raison du diktat des Anglais, à l’époque intransigeants avec les sacro-saintes règles de l’amateurisme, l'équipe de France aura dû se passer du « meilleur centre de tous les temps » disent les observateurs. Sans ces longues années de grisaille, il compterait bien cinquante sélections et d’autres titres de champion de France.
Avec la télévision d’aujourd’hui, il serait une idole… Il n’aimait pas ce mot : il préférait celui d’exemple, poursuivant la lignée de ses formateurs, le ‘’Gallois-Bayonnais’’ Harry Owen Roe en tête qui lui fit ses premières passes. Pour tous ceux qui élèvent le rugby à la hauteur d’un art, Jean Dauger a été le premier créateur, le père, grand-père, inspirateur d’une grande lignée de trois-quarts centre altruistes, élégants, inspirés. Maurice Prat et Roger Martine, les frères Boniface, Maso et Trillo, Sangalli et Bélascain, Codorniou et Sella, tous sont des enfants de Dauger. 

Avant-guerre puis à la Libération, il fut l'attaquant vedette du rugby français. Puissant, racé, en un mot magnifique, le centre bayonnais incarna le jeu qui plaît et qui gagne. Héros de plusieurs générations dans les deux rugbys, le treize professionnel et le quinze amateur, modèle et référence, il a donné à la passe et au cadrage-débordement ses lettres de noblesse qui se transmettent encore aujourd’hui. 

Transmettre : s'il est un mot pour résumer Jean Dauger, et c'est un sacrilège, c'est bien cet art de faire passer le ballon comme un frisson pour l'offrande, pour faire marquer le partenaire, l'ami, pour le décaler, lui offrir l'air et l'espace. Jean Dauger a transmis sa passion pour le geste juste. Il reviendra donc tenir une brasserie au centre ville, tiendra la baraque à l’Aviron et éleva ses trois filles avec sa merveilleuse épouse Annie. Jean Dauger fut l’ami des plus grands. Il enseigna le rugby aux enfants de riches de Lys-Gentilly, avait loge ouverte à Roland-Garros, distillait quelques bons mots au cours de mémorables virées sur le paseo de San Sebastian. Parlant de tel attaquant plus fougueux que technique, il avait dit : « Celui-là, il est meilleur à un contre deux qu’à deux contre un ». 

Devenu journaliste, on lui doit l’expression « les gros pardessus » pour désigner les prélats de la Fédération Française de Rugby, engoncés dans leurs certitudes. Il recevait chez lui les écrivains Kléber Haedens et Antoine Blondin. Ce dernier écrira le 15 novembre 1956 sur cette « sorte de génie du ballon ovale » : « J'ai vu Jean Dauger chez lui, à Bayonne. Je n'hésite pas à déclarer que parmi les athlètes que j'ai eu l'honneur de rencontrer, c'est une des personnalités qui m'ont le plus impressionné ! Une grande passion enflamme cet homme, un feu couve sous cette statue harmonieuse, que chaque geste à la fois exprime et contient. L'intelligence, la sensibilité, le muscle, en font un monument en actes, dédié au rugby. Ecartant ses mains, qui semblent toujours tenir un ballon imaginaire, cet exilé de l'intérieur me disait qu'il aimait son sport parce qu'il reflétait toutes les qualités de l'existence ordinaire. C'était là une première leçon: on est sur le stade comme on est dans la vie. Quand nous nous séparâmes, il me souhaita seulement sur le pas de la porte ''beaucoup d'alegria pour les jours à venir''. C'est cette alegria, ce mot de soleil que j'emporte avec moi pour passer l'hiver. 
J'ai le sentiment de l'avoir reçu comme un ballon. » L’annonce de sa disparition, le 23 octobre 1999, ne bouleversa pas les manchettes la veille du quart de finale France-Argentine de l’avant-dernière Coupe du monde. Mais elle fit baisser les yeux de ceux qui avaient aimé le jeu d’avant, le rugby de Jean, la beauté du geste, le temps qu’il faut pour en parler et toute l’émotion qui s’y rattache. Ce soir-là, dans sa suite de l’hôtel Marrion à Dublin, Jo Maso, devenu manager du XV de France, a appris la funeste nouvelle à André Boniface. « C'est un morceau de notre vie qui tombe. Il a été le premier des messagers. En 1968, Maurice Prat et Roger Martine avaient invité à Lourdes tous les jeunes centres à venir passer quelques moments, en faisant des passes, en parlant beaucoup. C'était extraordinaire, émouvant. Jean Dauger était là, au milieu de nous, avec son éternel sourire. Il restera au fond de nos cœurs car on l'a aimé. Il n'engendrait que du bonheur, cet homme exquis…» A une période où il commençait à ne plus savoir où il avait trouvé tant de cèpes la dernière fois dans l’arrière Pays Basque, il avait murmuré : « Je n’ai plus de mémoire, je n’ai que des souvenirs… »
Je garderais toujours l’image d’un soir d’automne où, rejoignant des copains au Garage de la Nive, je passais devant sa grande photo de l’entrée, tombant alors nez à nez avec le vieux monsieur, s’excusant de son statut d’icône par un petit sourire malicieux. La mort ne plaque pas un mythe : Hermès en crampons, messager de l'attaque, Jean Dauger fixe à jamais les plus nobles idées de ce jeu. 

A l’unanimité, par acclamations, le Conseil municipal de la ville de Bayonne donnera son nom au Parc des sports ‘’Saint-Léon’’. Le 3 juin 2001, l’inauguration officielle dévoilera sa statue de bronze à l’entrée. Sur son socle, une phrase fétiche du grand joueur : « La passe est une offrande ». Le résultat du match qui a suivi est accessoire, disons seulement qu’il y avait sur le terrain trois des petit-fils du maître, Vincent Etcheto, Thomas et Julien Ossard… Il paraît que la beauté sauvera le monde. Le regard et les gestes de Jean Dauger ont sauvé bien des après-midi désertées par le soleil et l’esprit. Quand, de sa ligne de but, il décidait de partir comme partent les grands migrateurs attirés par des signes qu’eux seuls perçoivent. Le ballon dans ses deux mains, devant le buste haut et droit, comme on porte un calice, et les défenses adverses qui s’écartent, se distendent et se trouent dans une étrange facilité. A leurs sommets intouchables, la justesse et la précision finissent en un sentiment de beauté lente. Les gestes miraculeux se déposent alors, pour l'éternité, dans les mémoires à jamais fertiles des hommes d'Ovalie, comme des poussières d'étoile.

Quand le PSG jouait au rugby

Le Paris Saint-Germain Rugby League était un club français de rugby à XIII qui évolua deux saisons en Super League (1996 et 1997) afin de donner un cachet "européen" et pas seulement anglais à ce championnat de Super League. Histoire 

 Le 8 avril 1995 à Wigan, une réunion des présidents des clubs professionnels de la Rugby League anglaise votent à l'unanimité leur adhésion aux principes de la Super League. Ils se rallient donc à l'entreprise de Rupert Murdoch, qui va injecter 77 millions de livres dans ce nouveau championnat. 14 équipes sont annoncées, dont 2 françaises, Paris et Toulouse. Mais rapidement ce nombre passera à 12, avec un seul club français, Paris. 

Le 16 décembre à Albi, lors d'une assemblée extraordinaire de la fédération, Jacques Fouroux, président de France Rugby League, annonce le choix de Michel Mazaré au poste d'entraineur du Paris Rugby League. Le samedi 23 décembre 1995 à Paris, au cours d'une conférence de presse, Charles Biétry, président du Paris Saint-Germain Omnisports annonce la création d'une septième section du PSG : Paris Saint-Germain Rugby League. 

 Le 11 février 1996 au CREPS de Toulouse, Michel Mazaré débute les premières évaluations techniques et physiques des joueurs candidats à l'équipe du PSG-RL. La liste des sélectionnés : Darren Adams, Frédéric Banquet, Todd Brown, Didier Cabestany, Glenn Cannon, Pierre Chamorin, Daniel Coote, David Despin, Fabien Devecchi, Patrick Entat, Pascal Fages, Lilian Hebert, Karl Jaavuo, Pascal Jampy, Grégory Kacala, Bernard Lacombe, Laurent Lucchèse, Régis Pastre-Courtine, Jacques Pech, Mikhaïl Piskunov, Jason Sands, Frédéric Teixido, Eric Vergniol et Bagdad Yaha. Et 11 joueurs sur une liste complémentaire dont faisait parti Jacques Torreilles. 

Le 29 mars, en ouverture de la Super League et pour son premier match, le PSG-RL bat Sheffield 30 à 24, devant 17 873 spectateurs (entrée gratuite). Le club finira avant-dernier du championnat, évitant de peu la relégation. 
La saison suivante, qui sera la dernière, Le PSG-RL sera composé en majorité d'australiens avec l'apport de quelques joueurs français. Comme durant la saison 1996, le club termina à la 11ème place. 
En mai 1997, suite aux difficultés financières et au retrait de ses dirigeants, le PSG-RL devint le Paris Rugby League supporté et dirigé par la FFR XIII. 

Le club disparu pour plusieurs raisons : - le club était devenu un gouffre financier pour les anglais ainsi que pour la FFR XIII dû à la location du stade S. Charléty , aux salaires et frais d'hôtels et de transport des joueurs, aux animations extra-sportives sans la contre partie de beaucoup de sponsors et de recettes guichets (inexistantes à Paris, toutes les rencontres étant gratuites pour les spectateurs). - malgré un bon succès populaire, du moins au début, le club était trop loin des bases traditionnelles du rugby à XIII. - les clubs français du championnat de France de rugby à XIII était mécontents de voir partir leurs meilleurs éléments. De ce fait, lors de la saison 1997, le club était composé en majorité de joueurs australiens. 

 En 2003, la candidature de l'Union Treiziste Catalane est acceptée par la Rugby Football League pour jouer en Super League, à partir de la saison 2006.

Sociologie du rugby à XIII


Le rugby à XIII prend grandement sa source dans la césure sociologique distinguant à la fin du XIXe siècle les clubs huppés d'Angleterre méridionale de ceux à recrutement plus prolétaire du Nord du pays. 
 C'est en effet tant l'opposition des notables dirigeant alors le rugby que celle des joueurs du Sud majoritairement issus des milieux estudiantins qui interdit aux équipes des comtés du Yorkshire et du Lancashire d'autoriser non pas la rémunération de leurs rugbymen mais les simples compensations des heures non travaillées et remboursement des frais engagés dans le transport ferroviaire par ces hommes demeurés souvent ouvriers, mineurs ou petits employés. 

Le rugby à XIII va devenir un ascenseur social pour la classe ouvrière. Cette rupture entre les 2 rugbys exprime l'antagonisme entre classes sociales et de ce fait l'opposition régionale entre le nord et le sud. 

 En Australie, le rugby à XIII est devenu rapidement le sport de la working-class et a été clairement soutenu par le parti travailliste lors de son implantation en 1908. Le XIII est pratiqué en masse à l'école publique, alors que son homologue quinziste, est le rugby des écoles privées. Il est aussi le sport de la minorité aborigène, avec leur porte drapeau, le club de South Sydney, situé à Redfern, quartier défavorisé de Sydney. 

En France, on constate que cet antagonisme existe puisque le XIII a particulièrement bien grandi dans des terres rebelles, tel l'ancien pays cathare. Le XIII a toujours attiré des joueurs issus de l'immigration, d'abord des fils de militants de la CNT, ensuite des joueurs issus de l'immigration maghrébine. En Afrique du Sud, de nombreux joueurs noirs de rugby à XV se sont expatriés dans le nord de l'Angleterre pour échapper à l'apartheid. Si cet ancrage du rugby à XIII dans le monde ouvrier est toujours d'actualité, depuis que le rugby à XV est devenu professionnel en 1995, quelques changements commencent à survenir, notamment du côté de l'Angletterre, où le rugby à XIII est maintenant pratiqué dans les prestigieuses universités du sud.

Stades mythiques du rugby à XIII

Carlaw Park (Auckland, NZ) 

En 1920, la fédération néo-zélandaise achetait un marché chinois à Auckland, le Carlaw Park était né et devint le haut-lieu des treizistes kiwis. Vétuste, sans grâce, immense déservoir des eaux de pluies, il offrit à ses habitués des spectacles de rugby à nul autres pareil. Les jours d'orage, le flot coule le long de ses flancs pentus. Au bout de quelques minutes, les joueurs étaient transformés en statues vivantes, le ballon pesait des kilos.

Le XIII de France a rarement gagné au Carlaw Park, l'antre des kiwis. Deux fois pour être exact : le 6 août 1955 (19-9) et le 25 mai 1968 (15-10). Aujourd'hui le stade est à l'abandon, du fait de sa vétusté et les dirigeants le préfèrent a des stades plus grands et plus confortables comme le Ericsson Stadium. Le dernier match joué sur cette pelouse a été la finale de la Batercard Cup en 2002. Le Carlaw Park va sans doute être rasé pour devenir un parking, alors ce monument de l'histoire mourra, dommage ! 

Odsal Stadium (Bradford, Ang) 

Bien que Bradford Northern (maintenant Bulls) existe depuis 1907, ils n'ont pas joué au Odsal jusqu'en 1934. Avant, le club a joué sur deux autres stades, le Greenfield Athletic Ground à Dudlely Hill et à Birch Labe. Le 20 juin 1933, le club a signé un contrat de 10 ans avec la mairie de Bradford pour aller au Odsal. Durant des années, des milliers de matchs de rugby se sont joués au Odsal Stadium, mais jusqu'en 1996 avec l'introduction de la Super League et le championnat se jouant en été, le climat hivernal était rude rendant les conditions de jeu difficile. 
En décembre 1948, le 3ème test entre la Grande-Bretagne et l'Australie a été reporté d'un mois à cause du brouillard installé sur la pelouse. Le Odsal stadium est fier de son association avec la Rugby League, ayant accueilli de nombreux matchs internationaux et de nombreuses finales, y compris la finale de la Challenge Cup 1954 qui a vu naître le record de spectateurs (102,569) pour un match de rugby à XIII (depuis battu par le Telstra Stadium de Sydney). 
L'Odsal stadium bat toujours des records puisque le 3 septembre 1999, le record de spectateurs (24,020) de la Super League hors phases finales a été battu lors de la victoire de Bradford Bulls sur Leeds Rhinos 19 à 18. Bien que le Odsal est un stade de rugby à XIII, il a accueilli d'autres sports comme le speedway, le stock car, basket-ball, catch ... Il y a eu beaucoup de projets pour reconstruire le Odsal depuis 1934, avec le rêve d'en faire le "Wembley du nord", seulement que quelques améliorations mineures de temps en temps étaient effectuées. 
Après un accord avec la mairie de Bradford, les Bulls se sont installés pendant deux ans au Valley Parade partageant le stade avec le club de foot du Bradford City FC. Ils purent retourner dans leur stade fétiche en 2003, avec la possibilité d'améliorer eux-mêmes le stade. 

Suncorp Stadium (Brisbane, Aus) 

Le Suncorp Stadium, anciennement connu sous le nom du Lang Park, est le temple du Rugby à XIII du Queensland (un des premier stades majeurs à être contrôlé par la Rugby League). La reconstruction du stade a été faite en juin 2003 pour le convertir en un stade moderne. 
Les travaux avaient débuté en juillet 2001, tout a été démoli excepté la tribune principale qui a été incorporée dans la nouvelle structure. Le Suncorp Stadium est maintenant un des plus beaux stades australiens et a une capacité de 52 429 places. 
Il est aussi devenu aujourd'hui l'antre des Brisbane Broncos et du l'équipe du Queensland pour les SOO.

Sydney Cricket Ground (Sydney, Aus)

L'ancien temple du XIII australien. La Rugby League y organisa son premier match officiel le jeudi 22 juin 1911. Cette vaste arène ovale (c'est un stade construit pour le cricket) a accueilli depuis cette date tous les événements qui ont compté en Australie. Ses records d'affluences sont les suivants : 70204 spectateurs pour le test de 1932 entre l'Australie et les Lions.
Il y en eut 25 de plus lors de la rencontre Grande-Bretagne - NSW en 1950. C'est la finale entre Saint-George et South Sydney en 1965 qui a attiré le plus de monde : 78056 personnes. 
Depuis la construction juste à côté du Aussie Stadium en 1988, le rugby à 13 n'y est plus pratiqué. Sa capacité actuelle est de 44002 places. 

Wembley (Londres, Ang) 

Le stade de Wembley a été construit à l'occasion de l'exposition impériale de 1924 à Londres. L'inauguration du stade, un an avant l'exposition a eu lieu le 28 avril 1923 avec la finale de la Cup de football entre Bolton et West Ham. Officiellement 126 947 personnes assistent à la rencontre. En réalité, on estime que ce sont 200 000 à 250 000 personnes qui affluent à Wembley. 
La rugby league a une relation particulière et historique avec le stade de Wembley qui date de 1929 quand la finale de la Cup entre Dewsbury et Wigan fut le premier match de rugby à XIII joué dans l'arène aux deux tours jumelles. Depuis, Wembley est devenu la maison spirituelle de la Challenge Cup et des matchs internationaux de la Grande-Bretagne comme la mémorable défaite des Kangourous en 1990. 
La dernière finale jouée à Wembley est Leeds contre Londres en 1999. Mais en vu de l'organisation de la Coupe du monde 2006 de football, le stade est démoli en 2000 pour en reconstruire un de plus grand et de plus moderne. Les tours de Wembley, démontées, se verront transformées en musée de rugby à XIII. 
Le nouveau Wembley pourra accueillir près de 90000 spectateurs et sera doter d'un toit rétractable. La finale de la Challenge Cup 2006 est pressentie pour se jouer dans ce magnifique stade même si le fantôme de l'ancien Wembey avec son atmosphère extraordinaire hantera toujours nos mémoires.

 Article du blog "lemondedurugby"

Hall of Fame du Rugby à XIII

Beetson, Arthur - aus 
Clubs: Balmain, Easts, Parramatta, Redcliffe, Hull KR NSW: 18 matchs (1966-77) / QLD: 3 matchs (1980-81) Australie: 14 Tests Gabarit imposant ( 1,90m, 110 kilos), il avait débuté dans l'emploi de ... trois-quarts centre sous les couleurs de son club du Queensland, Roma. C'est au Redcliffe de Brisbane qu'il se spécialisa comme avant. 
D'emblée, il devint un pilier ou un seconde ligne d'une exceptionnelle envergure auquel il n'était reproché qu'une lacune : un tempérament trop bouillant. De suspension en suspension, de brutalité en brutalité, " Big Artie ", eut alors une carrière en dent de scie, normalisée par ses prouesses de la coupe du monde 1968. Fut-elle pour lui un révélateur ? On peut le penser. Toujours est-il qu'après ce tournoi, Beetson se disciplina et se révéla chef de pack et meneur de jeu hors série. Technicien impeccable, parfait exécutant il fut le " skipper" de Balmain, Eastern Suburbs, Parramatta, puis Redcliffe. Il avait 37 ans quant il cessa de jouer. Il fut coach de Redcliffe, du Queensland et des Kangourous en 1983. 

Benausse, Gilbert - fr
48 sélections en équipe de France (record) entre 1951 et 1964. Légitimement, l'Australie s'enorgueillit de Reg Gasnier et de Bob Fulton. "Gus" Risman et Roger Millward sont la fierté de la Grande-Bretagne. A ces ""supers", la France peut sans crainte opposer Gilbert Benausse. Un Prince si ce n'est "le" Prince de l'attaque : "Gijou" le magnifique. Le parangon des demis d'ouverture, admirable centre et arrière de surcroît. Revélé par l'A.S Carcassonne, il fut également l'animateur offensif du F.C Lézignan et le principal artisan de sa gloire. 
Véritable "essui-glace" en défense, botteur et buteur, il fut à la fois un formidable joueur d'instinct et un technicien inspiré. "Gijou", c'était l'instantanéité de la passe, un coup d'oeil panoramique, la prescience du geste utile, l'anticipation fulgurante au ras des avants, un distributeur-finisseur comme il en est peu passé dans le rugby. De sa courte foulée rageuse, cet immense allumeur d'attaques, multipliait les manoeuvres les plus subtiles, ponctuait chacune de ses interventions d'un trait de génie, additionnait avec une précision mathématique les cadrages-débordements, déclenchait les accélérations propres aux grands raids solitaires ou assurait toute son efficacité au jeu de ligne. 
Bref, un "soliste-collectif" qui savait tout entreprendre et réussir parce qu'à ses extraordinaires dons naturels, il ajoutait un courage à toute épreuve et un sens du sacrifice hors du commun. Dans la gerbe de ses prouesses, on citera le drop -coup d'envoi de Villeneuve, reprise de volée, dorp dans la foulée des 45 mètres en coin - qu'il ajusta lors de la finale 1959, son test du sydney Cricket Ground (1960) face à un Gasnier médusé, ses matchs contre les kiwis et quelques finales à se rouler au sol d'admiration. 

Brousse, Elie - fr 
De 1946 à 1953, 31 sélections en équipe de France Si jamais vous doutiez qu'il a été le meilleur "deuxième ligne" du monde français (et sans doute du monde) de tous les temps, ce remarquable avant de 1,87 m et 98 kilos qui détalait comme un lapin, est une référence encore du côté de l'Angleterre, de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie. On vous y dira que ce catalan de Bages au style d'une sobriété et d'une efficacité remarquables a laissé le souvenir d'un athlète et d'un joueur d'une parfaite loyauté et d'un brio exceptionnel. 
Brousse, c'était l'art du "second rideau" défensif et offensif porté au paroxysme de l'efficacité. Sa finale de 1951, contre le XIII Catalan, au stade Chapou, est dans toutes les mémoires de ceux qui vécurent ce chef d'oeuvre de match. Après le repos, Lyon mené 10-2, Brousse amena trois des cinq essais de son camp et, à lui seul, transforma une défaite en victoire. Quelques jours plus tard, il était le héros du troisième test contre l'Australie. 
Pour la presse australienne, il devint, et resta, après sa fabuleuse production du SCG, le"Tigre de Sydney". Elie Brousse fit les beaux jours de Roanne, Marseille et Lyon avec lesquels, il gagna moult coupes et championnats et porta également le maillot du Celtic de Paris. Pour lui le rugby fut la chose la moins compliquée qui soit: toujours en chasse derrière ses trois-quarts, il les épaulait sans relâche, tant en attaque qu'en défense. 

Churchill, Clive - aus
Clubs: Central Charlestown, South Sydney, Brisbane Norths, Moree (1946-61) NSW: 37 matchs (1948-57) Australie: 34 Tests, 3 coupe du monde Un des "immortels" du rugby australien et son arrière le plus fameux. Haut de 1,70 mètres, ne pesant que 70 kilos, il fut surnommé "The Little Master" en raison de sa magnifique vision du jeu, de son art des intercalations offensives, de son placement exemplaire. 
La tournée de 1948/1949 installa sa réputation. Splendide attaquant, il fut également un défenseur intraitable. South Sydney s'épanouit sous sa direction. Capitaine des Kangourous, il entraîna le Queensland, l'Australie et South Sydney. La "Clive Churchill Medal" récompense le meilleur joueur de la Finale de la NRL. 

Crespo, Joseph - fr 
26 sélections. (1948-54) Catalan, c'est à Roanne et à Lyon qu'il s'illustra. Il n'y a pas eu meilleur demi de mêlée que lui au Rugby à XIII. Le joueur complet, plaquant impitoyablement, sur la détente, attaquant avec une lucidité rare. Parfait distributeur de jeu, plaque tournante du "collectif", il savait tout faire, tout construire, tout terminer, une fois l'action ébauchée. "Monsieur Jo", demi de mêlée de vocation a été international à l'ouverture, au centre, à l'aile et en ... troisème ligne, malgré un gabarit modeste (1,75 m; 73 kilos). Tous les entraîneurs de France et de Navarre ont, des années durant, prévenu leurs joueurs : "Attentiopn à la passe croisée Duffort-Crespo !". En pûre perte : immanquablement, au moment où bien sûr, on ne l'attendait pas, "ils en faisaient péter une". Qui faisait mouche évidemment ... 

Fulton, Robert - aus
Clubs: W'gong Wests, Manly, Easts, Warrington (1965-79) NSW: 16 matchs (1967-78) Australie: 20 Tests, 15 matchs de coupe du monde Un des "immortels" australien. Né en Angleterre, c'est à Wollongong, port pétrolier de la Nouvelle Galles du Sud, où s'était installé sa famille, qu'il entama une carrière prestigieuse. A 17 ans, il signait à Manly Warringah dont il allait devenir le meneur de jeu et le leader offensif. Dès 1967, Ernie Christensen le considérait comme le premier ouvreur d'Australie. Pourtant, il ne fut pas de la tournée européenne des Kangourous et n'entama sa carrière internationale que l'année suivante, à l'occasion de la coupe du monde de 1968. Il s'y montra éblouissant. Tellement, même, qu'il surclassa les adversaires qui s'opposèrent à lui et qui n'étaient pourtant pas les premiers venus puisqu'il s'agissait du français Capdouze et de l'anglais Millward. 
Solide sur jambes, difficile à plaquer, remarquable technicien, Bob " Bozzo" Fulton a joué onze saisons pour l'Australie, fait deux tournées en Europe (1973 et 1978), une en Nouvelle Zélande (1971), joué trois coupes du monde (1968, 1970 et 1972), un championnat du monde (1978) et, en-dehors des épreuves officielles précitées, disputé 19 tests supplémentaires. Sa formidable partie de la finale de 1973 valut un titre à Manly qui lui en dut un autre en 1976. Bob Fulton porta en outre le maillot d' Eastern Suburbs. Plus tard, il fut entraîneur de Manly et des Kangourous qu'il mena au titre en 1995. 

Jean Galia - fr 
Né le 20 mars 1905 à Ille sur têt, joueur de Quillan puis Villeneuve sur lot à XV, "meilleur avant d'Europe à XV", il est radié du XV pour "fait de professionnalisme". Il est le père fondateur du XIII en France et forma en 1934 les "Galia Boys" (ou "les pionners"), équipe formée par d'ancien quinzistes qui parta en tournée en Angleterre. Il n'a porté qu'à quatre reprises le maillot du XIII de France (entre 1934 et 36). Mais à côté de cela, que de titres de gloires et de reconnaissance des treizistes. Intelligent, lucide, Jean Galia ne fut pas qu'un joueur de haut format. Le dirigeant, l'entraîneur, l'éducateur se hissèrent sans peine au même niveau. Personnalité exceptionnelle, il a marqué de son empreinte et le jeu et sa destinée. 

Gasnier, Reginald - aus
Clubs: St. George (1959-67) NSW: 21 matchs (1959-67) Australie: 36 Tests, 3 matchs de coupe du monde (1959-67) Autre membre du carré des "immortels". Le plus grand, le plus élégant, le meilleur des attaquants australiens de l'après guerre. 36 tests et une coupe du monde en 1960. Trois tournées (1960, 1963, 1967). Cet athlète doué aurait pu briller dans de nombreux sports. Champion junior avec son collège en rugby à XV, il excellait en saut en longueur et en hauteur. Sprinter de talent, il était très bon en cricket, ce qui lui valut une sélection pour le NSW Sheffield Shield Side. Alors même qu'il avait le choix entre de nombreuses disciplines, il choisit le XIII et le plus prestigieux des clubs de Sydney, Saint George au sein duquel il allait être le compagon de Provan, Raper, Langlands. 
A l'inverse de ses grands concurrents et, plus tard, de Fulton, Reg Gasnier, le "petit prince" du Sydney Cricket Ground et du Kogarah Oval s'appuyait sur un style tout de finesse et d'habileté. Ses accélérations étaient foudroyantes, sa vision du champ parfaite. Ses prouesses ne se sont pas comptées. Parmi les plus connues, on citera l'essai de 60 mètres qu'il signa contre les "Lions" à Swinton en 1960, les deux autres qu'il s'adjugea en 1963 à Wembley ou celui qu'il apporta à son équipe à Paris cette même année, contre le XIII de France. 
Reg Gasnier a été élu le plus jeune capitaine australien de l'histoire en 1962 alors qu'il avait 23 ans et 28 jours. Pour le jeu treiziste, ce gentleman des pelouses qui se retira en 1967 en pleine gloire restera comme un des attaquants les plus remarquables de tous les temps, l'égal de notre Benausse et du gallois Risman par exemple. 

Langlands, Graeme - aus
Clubs: Wollongong, St. George (1962-76) NSW: 36 matchs (1962-75) Australie: 34 Tests, 11 matchs de coupe du monde (1963-75) "Changa" Langlands passé de Wollongong à Saint George, c'était tout le contraire de son copain Gasnier, auquel il fut associé chez les "Dragons" et en équipe nationale. Moins d'allure et de style mais un talent exceptionnel. Rude, sans pitié, le marchand de cravates type avec en supplément un crocheteur impénitent aux changements de régime époustouflants? Pour l'Australie, un de ses joueurs les plus efficaces. Centre d'abord puis arrière. Langlands a été de la ligne d'arrière de 1963, celle qui faisait tilt à chaque démarrage. 

Lewis, Wally - aus 
Clubs: Brisbane Valleys, Wynnum-Manly, Brisbane Broncos, Gold Coast, Wakefield Trinity (1978-92) QLD: 42 matchs (1979-91) inclus 31 Origin matchs Australie: 33 Tests, 1 World Cup Game, 19 Tour Matchs (1981-91) Capitanat: Broncos 1988-1989; Queensland 1981-1991; Australie 1984-1989 Wally Lewis est considéré comme le meilleur joueur des années 80. 
Ce demi-d'ouverture d'exception (1,86m 94kilos) avait une excellente vision de jeu et était très astucieux, à lui tout seul il pouvait faire basculer un match. Dans les années 80, il remporta de nombreuses victoires dans les State Of Origin avec le Queensland. Le succès phénoménal des State Of Origin et des Brisbane Broncos peuvent être directement attribués à la seule présence de Wally Lewis (surnommé the King)qui révolutionna et fit entrer le rugby à 13 dans son ére moderne. Peut-être le joueur le plus charismatique et le plus talentueux de l'histoire du rugby à 13. Il a une statue à son effigie au Lang Park de Brisbane ! 

Meninga, Mal - aus 
Club: Canberra (1986 - 1994) Queensland: 38 matchs Australie: 45 test Mal Meninga est considéré comme l'un des meilleurs sportifs australiens de tous les temps en particulier pour les fans de rugby league d'Australie et du monde entier. Né à Bundaberg (QLD), il apprit le rugby à XIII avec son père et plus tard il deviendra le joueur australien le plus capé en sélection nationale (45 sélections ) et pour le Queensland (38 sélections). Meninga a reçu plusieurs récompenses comme le Order of Australia en 1994 et The Australian Achiever of the year en 1995. 
Il a fait 4 tournées tournées successives avec les kangourous en Europe et en porta 2 fois le capitanat. Autre performance, il a joué prés de 400 matchs dans le championnat australien et gagna trois fois celui-ci en 1989, 1990 et 1994. Il a gagné bon de nombres d'awards, centre de l'année en 1991, capitaine de l'année en 1991 et Adidas Golden Boot Award pour le meilleur joueur du monde en 1990. Il arrêta sa carrière en 1994 en jouant contre la France. Plus tard, il fut entraîneur des Canberra Raiders. 

Puig-Aubert - fr
5 fois champion de France avec Carcassonne (46, 50, 52 ,53) et le XIII Catalan (57) 4 fois vainqueur de la Coupe de France avec Carcassonne (46, 47, 51, 52) 46 sélections en équipe de France (1946-56) Champion du Monde 1951 « Meilleur sportif français de l'année » en 1951 par le journal l' Équipe. L'artiste, le génie du jeu. Véritable héros populaire des années 50 comme Zidane l'est aujourd'hui en France. Sur lui, on pensait avoir tout dit, tout écrit. Or, chaque jour qui passe, chaque souvenir qui affleure, apporte une nouvelle révélation sur ce talent hors des idées reçues et du commun "Pipette" ce fut, pour le folklore, le pastis et la cigarette, pour l'amateur de rugby, quelque chose d'insolite, d'inédit, d'exceptionnel : des drops réussis à la pelle, du droit comme du gauche, de près ou de loin, au choix, et dans les positions les plus invraisemblables. 
Ce fut de larges crochets, des démarrages instantanés, des raids solitaires, des décalages d'une subtilité extrême ou de magistrales courses vagabondes. Qui n'a pas vu cet arrière à l'oeuvre ne peut pas comprendre son art unique, sa finesse, son admirable maniement de la balle. A un mètre de la touche, il en trouvait une cinquante-soixante mètres plus loin. Prêt à tenter un drop du gauche, gêné, il crochetait pour le botter du droit. Simulant un recul, il se retournait brusquement pour transformer, dans élan, imparablement. Un adversaire dégageait, le pauvre, qu'il était aussitôt aux cent coups, expédié vingt pas en arrière par un renvoi qui excédait le sien en longueur, de dix bons mètres. D'abord, il fut mince comme une liane. On lui consentit tous les dons, pour d'inappréciables, numéros de solistes. Puis, immodérément, immodestement, il grossit.
 On s'aperçut alors que s'il avait des moyens à revendre, plus riche encore il était de science du jeu-conférer les deux essais de Contrastin en coupe du monde 1954 - du placement et de la technique - Puig-Aubert, ce fut l'archétype, la perfection formelle du jeu a l'arrière, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Angleterre à genoux, soufflées d'admiration, 232 points au cours de la tournée de 1951, des résultats de match inversés moult et moult fois, par un joueur qui butait et attaquait magistralement pour un continuel ravissement et émerveillement du spectateur. 
Une prouesse ? Des milliers, parmi lesquelles celle du 3 juillet 1951 contre la sélection de Brisbane, au Brisbane Cricket Ground : dernière seconde du match, Brisbane mène 16 à 15. Renvoi sous les poteaux. Nick Pose dégage. Aux 50 mètres, tout à fait en coin, Puig-Aubert reprend et dans la foulée tire : la cloche sonne. 17 - 16, c'est gagné pour la France. Stupéfaits, l'entraîneur de Brisbane mesure la longueur de la trajectoire : 65 mètres. " Il a donné, écrit Ernie Christensen le soir même, une nouvelle idée de l'arrière, une nouvelle dimension au jeu". Livre sur Puig-Aubert "Immortel Pipette" de Bernard Pratviel à acheter absolument 

Raper, Johnny - aus 
Clubs: Newtown, St. George, Newcastle Wests, Kurri Kurri (1957-73) NSW: 31 matchs(1959-70) Australie: 33 Tests, 6 Matchs de coupe du monde, 35 Tour Matchs (1959-68) Le premier des "immortels" du rugby australien. Il avait à peine 17 ans et défendait les couleurs de Newton quand il affronta les Colts de Grande-Bretagne. En 1959, il signait à Saint George, qui fut le point de départ de sa magnifique carrière. 32 tests dont 13 en France. S'il n'avait rien de "monstrueux" (1,78 m, 88 kilos) ce troisième ligne débordant d'activité et d'une rare clairvoyance fut le plus complet et le meilleur de la décennie 1959-1968. 
Défenseur intraitable, roi du "second rideau", il fut deux fois "joueur de l'année" (1961 et 1965) à Sydney, disputa 2 coupes du monde (1960 et 1968), commanda l'Australie quand elle remporta la dernière et contribua mieux qu'aucun autre à la réussite de Saint George où il fut le partenaire de Gasnier, Langlands et Billy Smith. 

Risman, Augustus-John - GB
Le plus connu, le plus célèbre, le plus complet des attaquants gallois (ouvreur ou centre). A 18 ans, il répond favorablement aux offres de Salford (1929). Il cessera de jouer 26 ans plus tard (1955) lorsqu'il aura porté soit 1679 buts et 232 essais soit 4 054 points. Trois tournées (1932, 1936, 1946). Il commanda, durant la dernière, "'équipe des "Indomptables". 15 fois capitaine en test, il reste pour l'histoire du jeu. 

Rousié, Max - fr 
15 sélections (1935-38). Tous les treizistes qui ont eu la chance de la voir jouer sont formels et le disent avec une touchante unanimité : il fut le joueur le plus spectaculaire en même temps que le plus entrepenant et le plus doué qui soit passé dans notre jeu. Magnifique atlhéte - 1,77 m pour 80 kilos - au style superbement équilibré, buteur, passeur, soliste dont chaque récital était un enchantement et atteignait une dimension souvent inconnue jusque là, "Maxou" excella à tous les postes de création. Toutefois, s'il fut un arrière, un centre, un ouvreur ou même un troisième ligne sortant par définition de l'ordinaire, c'est comme demi de mêlée, qu'il s'exprima avec le plus de talent, d'intensité et de brio. Antonin Barbazanged, qui fut don adversaire et partenaire, nous expliquait naguère, l'étendue de son registre et comment , sans avoir jamais taté de la discipline et ignorant à qui avait affaire, il "tomba", un jour de stage à Antibes, sur sa seule souplesse et vivacité, le champion de France de lutte. 
Baptiste Carbo, qui fut son ailier, nous racontait, à la même époque, ce qu'il y avait d'excitant à côtoyer cette espèce de génie à qui rien n'échappait quand il s'agissait d'exploiter une faille dans le dispositif opposé ou de conduire une action affolante, au sens propre du terme, pour l'adversaire martyrisé. "Je me souviens, nous confia t-il, d'un match un particulier. Max s'échappe. A cinq mètres de la ligne, il plonge puis s'aperçoit du retour en bolide d'un plaqueur prêt à annihiler l'essai. Alors, dans un coup de reins fabuleux, en plein vol, il infléchit sa trajectoire, la dévie et marque." Les anecdotes les plus variées, les plus diverses, fourmillent sur les prouesses de ce Marmandais qui porta successivement les maillots de Villeneuve et Roanne. Dans la mémoire du jeu, Max Rousié représente à coup sûr un moment rare et exceptionnel. Le deuxième conflit mondial stoppa net la carrière internationale de ce formidable joueur d'instinct qui apporta au rugby de son époque quelque chose de totalement nouveau au plan de l'émotion comme la technique et la stratégie.

Sullivan, Clive - GB
Un ailier de couleur qui passa de Hull FC au Hull KR, joua 17 tests pour la Grande-Bretagne et dix matchs pour le Pays de Galles (1966-1979). Elégant et rapide, il signa deux essias d'anthologie, le premier qui fit basculer le match contre la France à la denrière minute - service de Fox, débordement et crochet sur Pierre Lacaze - le 22 janvier 1967 à Carcassonne (16-13), le second en finale de la Coupe du Monde - interception de 80 mètres - le 11 novembre 1972, contre l'Australie, à Lyon.
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